Liberté. Le mot a été rabaché, usé, déformé… jusqu’à ne plus être lui-même.
« Je fais ce que je veux ». « Ma liberté s’arrête là où celle des autres commence »…. dangeureuses impasses idéologiques qui recroquevillent tout sur le moi, l’égoïsme, comme si je me suffisais à moi-même, comme si l’aboutissement de tout, c’était moi et moi seul.
D’autres encore prétendent que toute liberté est illusoire : nous sommes conditionnés par notre culture, notre époque, nos relations, notre héritage… la société nous contraint !
Précisément, nous voulons faire de cette société une richesse assumée, un héritage qui nous permet de nous dépasser, d’être plus que nous-mêmes.
Dans le monde du moi tout puissant, nous avons voulu faire ressurgir le nous.
Etre libre, c’est aller chercher ma référence dans quelque chose qui va au-delà, c’est aller voir plus loin que le bout de mon nez.
Je suis libre lorsque j’œuvre pour le bien commun ! libre lorsque je refuse la douceur de la couette pour emmener quelques scouts jouer dans les bois, libre lorsque je consacre mon samedi à rénover notre Foyer en cherchant à faire du beau : la chaux, la taille de pierre, la menuiserie… c’est aussi cela une civilisation !
Libre, lorsque repus d’une telle journée, je suis encore capable de m’agenouiller devant mon Dieu et de le remercier de tous les bienfaits reçus, des arbres et des oiseaux, de la joie de ceux qui m’entourent, de ces visages d’enfants…
Libre ! Non pas choisir entre le bien et le mal. Mais choisir entre deux biens à faire. Me libérer de la dictature de mes pulsions, de mes passions, des émotions qui me submergent… déborder de ma « sphère de confort », être un, équilibrer tout mon être pour tourner mon intelligence et ma volonté vers quelque chose de plus haut. Voilà la véritable liberté intérieure et la destination de toute éducation.
Liberté extérieure aussi. Celle de la société. Responsabiliser chacun. Reprendre en main notre destin, notre alimentation, tous les besoins essentiels à notre vie. Posséder un métier. S’entraider.
Voilà, peut-être, la grande mission d’Ecole-Hameau.
Vivre en hommes libres. Agir en hommes libres. C’est notre préoccupation quotidienne.
Pierre-Joseph Rubino
Fondateur d’Ecole-Hameau
